Philippe Calandre - Photographe
Découvrez son site ici
À travers cette série de Philippe Calandre, on découvre une photographie neutralisée, une photographie comme surface sensible et mode d’impression sur laquelle se grave le résultat d’une interprétation subjective. Dans cette série, les murs sans fenêtres sont aveugles... Face à nous se dressent des écrans monochromes qui défient de leurs contours géométriques le cadre figé de la caméra qui bute sur une ouverture impossible. Ils semblent être des miroirs opaques qui délimitent l’étroitesse de notre perception et révèlent notre vision simpliste des apparences.
Ici, la photographie cesse d’exister. Elle ne raconte rien, ne triche pas non plus, exempte de propagande, ou de valeurs esthétiques racoleuses. Elle frustre de ne pouvoir être lue ou contemplée. Le mur complice lui aussi reste infranchissable. Il répond parfaitement à cette aberration. L’image et son sujet forment une dualité qui se reflète dans un parfait déni de la caméra et du photographe.
Cette série met à jour la futilité maladive de la culture de remplissage du vide par l’image et pourrait d'ailleurs constituer le contrepoint bétonné ainsi que la réponse silencieuse aux absurdes " selfies " qui nous envahissent et s’imposent par leur nombre comme seule et unique interprétation du bonheur sur les réseaux sociaux.
AUTRES ARTICLES À DÉCOUVRIR
AUTRES ARTICLES