Artuan de Lierrée - Musicien

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Comment est né le projet musical Artuan de Lierrée ?

Il est né de la volonté d’écrire une musique personnelle, intime, qui me ressemble. J’ai commencé à écrire mes premiers morceaux à l’adolescence, que j’ai enregistré à l’aide d’un petit 4 pistes numériques. Je les ai ensuite diffusés sur Myspace à partir de 2006. J’ai choisi un pseudonyme pour que les gens aient un regard neutre sur ma musique, et aussi pour signifier que chacun des morceaux gravite autour d’un univers commun.

Les retours positifs de musiciens et du public sur internet m’ont incité à continuer d’enregistrer ma musique. J’ai pu passer le cap de la scène grâce à ma compagne, qui m’a aidé et incité à jouer pour mon premier concert en solo, en 2008. Je pense que c’est à partir de là que le projet est vraiment né.

Quel est l'univers d'Artuan de Lierrée ?

C’est une musique instrumentale, très influencée par la musique classique et les musiques de film. J’utilise également des instruments jouets et les sonorités électriques du rock. Les visuels et vidéos que nous projetons en concert font partie intégrante du projet, et se veulent une continuité de la musique. 

Je me raconte mes petites histoires avec mes morceaux, et je dissémine mes propres codes et secrets dans la musique, afin que les morceaux aient une cohérence entre eux. L’idée est de donner des pistes à l’auditeur pour qu’il puisse se projeter lui-même et se faire ses propres films. C’est la richesse de la musique instrumentale : pouvoir ressentir un même morceau de mille façons différentes.

Comment êtes-vous parvenu à enregistrer votre album ?

J’ai beaucoup fonctionné en auto-production, en faisant des enregistrements maison avec les moyens du bord. Puis le projet est devenu un groupe, et nous sommes entrés en studio pour enregistrer et mixer notre 1er EP, K, que j’ai entièrement financé.

Le dernier album, Aquarium, a été produit par la Collection 1001 Notes, un label de musique classique, grâce à Albin de la Tour, qui m’a proposé de réarranger et de me réapproprier des pièces du répertoire classique.

Je n’ai, cependant, pas abandonné l’auto production ainsi que la philosophie du Do It Yourself, et je continue d’enregistrer en parallèle des pièces que je diffuse directement sur mon bandcamp et que je vends à prix libre. En décembre dernier, j’ai ainsi enregistré 24 pièces au jour le jour pour mon calendrier musical de l’avent.

Internet a certes permis à de nombreux artistes de se faire connaître, mais en contre-partie il est devenu plus difficile pour les musiciens de vendre des disques. Quel est votre point de vue sur ce sujet ?

Je ne pense pas avoir atteint une grande notoriété grâce à internet, mais il m’a permis de me faire de nombreux contacts et d’agrandir mon réseau. Je ne fais pas partie des artistes qui ont été touchés par la crise du disque car je n’ai jamais fait partie de ce système, et je ne pense pas en faire un jour partie.

La logique commerçante du cd audio et de l’album appartient à une autre époque, et il faut maintenant repenser les choses avec internet, les formats courts, la vidéo, le multimédia. Ce qui est loin de me déplaire car je suis passionné par le trans-média.

Nous vendons l’essentiel de nos disques en concert, car le public découvre souvent notre musique dans ces moments-là et veut soutenir le projet. Je fonctionne de la même manière quand je vais voir des concerts d’autres groupes et je pense que c’est une bonne chose.

Internet permet une diffusion instantanée et directe de la musique, et j’ai constaté que les personnes qui découvrent notre musique sur internet et qui aiment le projet vont souvent faire la démarche de commander un disque ou bien d’acheter nos album digitaux.

Votre activité musicale vous occupe-t-elle à temps plein ?

Je suis musicien professionnel, et je gagne ma vie grâce aux concerts et à l’enseignement de la musique. En tant que multi-instrumentiste, je joue dans plusieurs projets d’horizons variés (rock/garage/chanson...). À côté de ça, j’enseigne le piano et le solfège dans une école de musique.

Quels sont vos projets pour l'avenir ?

Les Arcanes, un projet ésotérique et mystique que j’espère concrétiser en 2016. J’aimerais également développer la musique à l’image, et faire plus de travail de commande. Avec le groupe, nous réfléchissons aussi à un nouveau ciné-concert, qui ferait suite aux Trois Brigands.

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