Cécile Coudol - Comédienne

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Parlez-nous de votre parcours...

 

Le théâtre, c'est venu un peu par hasard. Un déménagement, j'ai dix ans, il faut choisir une nouvelle activité, je veux faire du cirque, il n'y en a pas. Mon père me propose un atelier théâtre. - Théâtre, c'est quoi ? Ok j'essaie, pour voir. Et j'ai vu. Mieux, j'ai trouvé. J'ai su que je voulais en faire mon métier. Au bout de quatre années passées à la Compagnie de l'Athanor avec ma première formatrice, Cécile Aziliz, j'entre au conservatoire de Meudon. Un tout autre style, plus de technique, de classique. J'aime ça puisque j'apprends. Mais il me manque quelque chose : le ludique, l'esprit de troupe... Je n'arrête pas le conservatoire mais reprends l'Athanor en parallèle. L'année de ma terminale, Cécile Aziliz me parle de l'école du Studio à Asnières, me prépare au concours que je tente dès le bac passé. C'est dans la poche. Commencent trois années de formation intense et de découvertes. Au total, six metteurs en scène/professeurs, des cours de chant, de danse, de diction. C'est aussi l'école de la vie : au milieu des belles rencontres et des expériences géniales, quelques épreuves. De celles qui apprennent à dire non ou à s'en foutre. Je ressors de là forgée, prête à bosser. Ma formation n'est pas terminée car je crois profondément que c'est un métier où on ne cesse d'apprendre. Alors j'entre pendant deux ans au Cours Alternatif de Théâtre A, aux Lilas, en training intensif. J'y découvre, à raison de cinq jours par mois, un enseignement très différent de ce que j'ai pu connaître avant. Je m'y complète, y fais mon miel comme disait un ancien professeur : " Soyez des abeilles, prenez partout, faites votre miel ". J'aime bien l'idée de butiner. Et même maintenant que je suis ancrée dans l'univers du travail, je sais que ça n'était pas mon dernier stage.

 

Vous étiez une brillante élève, vous auriez pu faire une classe préparatoire et intégrer une grande école. Pourquoi n'avez-vous pas suivi ce parcours ?

 

Si on regarde les choses autrement, je n'ai pas arrêté mes études. Je n'ai juste pas suivi un cursus classique. C'était pourtant prévu. J'étais inscrite en hypokhâgne. Je n'y suis finalement pas rentrée parce que je venais de réussir mon concours de théâtre, que je n'en voyais pas l'intérêt, que je n'en avais pas envie. Aujourd'hui, je regrette un peu. J'aurais eu un bagage utile pour aborder les études théâtrales. Il m'a manqué et m'aurait certainement aidée à avoir la tête mieux accrochée aux épaules.

 

 

Pouvez-vous vivre de votre passion ? 

 

Maintenant oui. Les débuts ont été plus... Compliqués. Les choses ont changé quand j'ai accédé au statut d'intermittente du spectacle. C'est un statut incroyable pour lequel il faut se battre si on veut qu'il perdure. Mais on n'est pas intermittent à vie. Il faut renouveler tous les dix mois et demi (en justifiant au minimum de 507 h de travail, entre autre). C'est d'ailleurs là qu'est le piège : intermittent ce n'est pas notre métier. Notre métier, nous l'avons choisi parce qu'on l'aimait. On se met à courir après les heures et les contrats de peur de perdre le statut et parfois jusqu'à perdre le plaisir initial qui nous a fait choisir cette voie. Ça n'a plus de sens. C'est un peu ce que j'ai fait l'an passé. Du coup à la rentrée, je lève le pied pour m'occuper de projets qui me tiennent à cœur depuis longtemps.

Quels sont vos projets ?

 

Ça déborde ! Avec des amis, on planche sur la création d'une compagnie, ou d'un collectif, on ne sait pas encore. La rentrée devrait tout accélérer. Avec mon meilleur ami, lui aussi comédien, nous avons créé un stage, La Traversée. L'objectif ? Monter un classique en un temps très court, à peine une vingtaine d'heures. On devrait intervenir, dans les lycées notamment, dès l'année prochaine. J'attends aussi des nouvelles d'un metteur en scène pour un projet très enthousiasmant. Croisons les doigts. Plus personnellement, j'ai un spectacle pour enfants qui dort dans un tiroir depuis plus de trois ans. Il devrait être réécrit à quatre mains cette année et monté dans la foulée peut-être. Et enfin il y a Charlotte Delbo, une auteure dont j'ai découvert le travail sans plus pouvoir m'arrêter de lire. Je réfléchis à ce que je veux faire de ce matériau si riche et si beau. Plus qu'une envie, un besoin. Je ne brusque pas les choses, c'est embryonnaire pour l'instant. Mais ça sera.

 

 

Quels sont vos conseils pour un(e) jeune étudiant(e) passionné(e) par le théâtre ?

 

Je n'ai pas véritablement de conseils à donner. Peut-être de prendre le temps avant de se lancer bille en tête ; ce que je n'ai pas fait. Ce n'est que reculer pour mieux sauter. Et d'y croire, naturellement. Plus encore qu'il ne faut. Personne ne le fait à votre place.


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