Kasia Mitan - Peintre

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Comment êtes-vous devenue peintre ?

Quand j'étais petite, j'aimais beaucoup dessiner. En fait, à l'époque, mes mains étaient couvertes d'eczéma et je me sentais rejetée par les autres enfants qui ne comprenaient pas que cette maladie n'était pas contagieuse. Alors, pendant que les autres jouaient, je passais la plupart de mon temps à dessiner ou à peindre. À l'âge de 7 ans, j'ai commencé à prendre des cours après l'école de peinture graphique sur céramique. C'est à ce moment que j'ai vraiment compris le processus qu'implique l'art de la peinture et c'est soudain devenu ma plus grande passion. Le fait de remporter de nombreux prix a contribué à renforcer ma passion pour cet art et n'a fait que nourrir mon besoin de peindre le plus possible. À 13 ans, j'ai eu la chance de suivre les cours d'Anthony Kenar à Zakopane, en Pologne. Grâce à ce cursus, j'ai découvert de nouvelles techniques de peinture, mais aussi de sculpture sur différents supports, comme le bois et argile. Nous faisions toutes sortes de choses : croquis, dessins académiques, échanges d'idées, histoire de l'art, etc.

Après avoir obtenu mon diplôme, j'ai rencontré mon mari et je suis partie m'installer aux Pays-Bas où j'ai poursuivi mes études d'art à l'Académie des Beaux-Arts, à Utrecht. J'y ai appris à transposer mes idées en images et à me servir de mes propres fascinations lors de mon processus de création artistique.

La plupart de vos peintures représentent la nature, pourquoi cette fascination ?

Si les motifs floraux dominent dans mon oeuvre, c'est avant tout car mes parents ont toujours partagé avec moi leur amour pour la nature et la vie en plein air. Je me souviens encore de nos balades dans les bois sauvages ainsi que dans les Tatras, au sud de la Pologne. À l'école aussi, nos promenades scolaires avaient toujours lieu dans des vallées ou à la montagne. Depuis mon plus jeune âge donc, j'ai pu admirer la beauté de la nature et depuis, je reste fascinée par sa diversité et sa perfection. La nature ne cesse de me surprendre.

Que représente la peinture pour vous ?

C'est une forme d'expression qui permet de révéler ce qui ne peut être dit avec les mots. Vous savez, le language ne représente que 30 % de notre communication. Grâce aux images, nous sommes capables d'exprimer des messages codés que nous pouvons comprendre inconsciemment. C'est d'ailleurs pour cette raison que je ne peux expliquer comment mes idées se sont rassemblées dans ma tête afin de donner naissance à mes peintures. Guidée par mes intuitions et mes sentiments, j'essaie de trouver les réponses qui permettent de savoir qui je suis et comment vivre en harmonie.

La peinture est pour moi une invitation à une rencontre. J'aime également surprendre le public en créant des images déconcertantes faites de différents objets. En suggérant des choses, en livrant des images à l'inconscient, en assemblant des opposés, je veux établir un dialogue, une interaction et pousser mon interlocuteur à profiter de la nature. Et cela résonne d'autant plus fort que nous faisons tous partie de la nature.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées en tant qu'artiste ?

En tant qu'artiste, l'important est de pouvoir exercer sa passion, d'être libre et autonome, mais il faut aussi pouvoir gagner sa vie... C'est lorsque l'on pense à cela que le doute peut parfois surgir et on peut se demander si l'on a eu raison de suivre cette voie. D'ailleurs, c'est pour cela que certaines personnes ne comprennent pas le choix de la vie d'artiste. 

D'autre part, je trouve cela parfois difficile de trouver un équilibre entre la valeur artistique d'une oeuvre et sa valeur commerciale. Il en devient difficile de faire la distinction entre l'oeuvre d'art et le produit commercial.

Quels sont vos projets ?

J'organise une exposition du 11 septembre au 26 octobre à Het Klooster, Amersfoort, afin de faire découvrir mon art au public.

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